Pouvez-vous présenter votre parcours universitaire ?
J’ai suivi la licence professionnelle « Métiers de la culture » dans le cadre d’une reconversion professionnelle, en 2017, via la formation continue.
J’ai donc à la fois un cursus universitaire et un parcours professionnel, suivi avant la licence…
Mon cursus universitaire : BTS « Force de vente » en 2004 ; Certification de Qualification Professionnelle « négociateur immobilier » en 2005 ; enfin un BAFD (brevet d’aptitude aux fonctions de directeur) en 2014.
Mon parcours professionnel : négociateur immobilier ; chargé de relation client et responsable d’équipe d’animation en hôtel (Mexique et Égypte) ; assistant d’éducation, directeur d’accueil de loisirs sans hébergement, formateur BAFA, éducateur.
Pourquoi avoir choisi cette formation ?
J’ai choisi cette formation par attrait pour le secteur des arts et de la culture. J’ai toujours été intéressé par des disciplines telles que la musique, le théâtre, la bande dessinée, le patrimoine, le cinéma… Les voyages m’ont apporté un point de vue sur la culture plus large : patrimoine encore, mais aussi gastronomie, croyances et autres usages. La question de la transmission, qui me semble indissociable de toute entreprise culturelle, m’a aussi toujours intéressé, d’où mon parcours autour du monde de l’éducation. Quand j’ai cherché une voie de reconversion pro, les licences professionnelles étaient les seules formations pouvant être financées par Pôle-Emploi et offrant un niveau supérieur au BTS. Je souhaitais me former en Limousin, cette licence MCDT correspondait donc tout à fait à mes envies et mes attentes.
Qu’avez-vous pensé de cette formation ? De la relation avec les enseignants ?
Cette formation m’a beaucoup apporté. D’abord d’un point de vue culturel : l’ouverture qu’elle propose, si l’on y est sensible, est très complète. J’ai par exemple apprécié d’y découvrir la danse, et l’opéra – disciplines que je ne connaissais pas. Les intervenants professionnels sont pour beaucoup dans cette ouverture. Mais il ne s’agit que de découverte et, si l’on veut aller plus loin, cela demande ensuite un investissement personnel. Les professionnels nous apportent toutes sortes de retours de leurs expériences ainsi que de nombreuses connaissances. Les enseignants apportent tout autant de richesse sur des thématiques telles que le droit, la sociologie, les politiques culturelles… Ceci dit, pour les contenus des cours, sur six mois environ de formation (le reste de l’année étant dédié au stage), il est évident que l’on ne peut pas approfondir chacune des nombreuses thématiques, notamment en ce qui concerne les disciplines culturelles. Là encore, il s’agit d’un cursus qui demande un investissement personnel afin d’approfondir certains aspects, en fonction de son propre projet. Ces approfondissements nécessaires peuvent avoir lieu à l’occasion du stage ou de la rédaction du mémoire, si ce n’est en dilettante.
Pouvez-vous nous parler de votre stage ?
Le stage permet vraiment d’approfondir ses connaissances et compétences dans le secteur culturel. Il sera bon de penser à son projet professionnel avant la recherche de stage afin de se positionner dans une entreprise œuvrant pour une/des discipline(s) qui nous attire(nt), mais aussi pour tenter de travailler sur un poste qui nous intéresse. Si je préfère la musique à la peinture, je sais aussi que je préfère la production ou la médiation à la comptabilité et aux ressources humaines.
Les compétences acquises ?
Cette formation m’a donné bon nombre de clefs concernant les volets juridiques et politiques, la communication, ou encore des ouvertures artistiques. Il s’agit de bonnes bases pour démarrer une carrière dans la culture. Les compétences seront étoffées et renforcées par l’expérience.
Quel est votre travail ? Depuis combien de temps ?
Suite à mon stage, j’ai travaillé au service production de l’Opéra de Limoges en CDD jusqu’à récemment. La formation m’a apporté des capacités pour ce travail et le stage a « boosté » ces compétences, et m’a surtout apporté un réseau. C’est parce que j’étais à l’Opéra en stage, que j’ai pu obtenir ce contrat. Aujourd’hui je recherche du travail [Note : Depuis septembre 2018, Tom Bergès est coordinateur pédagogique aux Ceméa de Limoges]. J’ai quelques contacts via les connaissances établies sur mon précédent lieu de travail. La culture est un secteur qui recrute mais souvent sur des CDD voire CDDU (intermittents). Il y a aussi beaucoup de services civiques. Ces contrats d’apparence précaire sont autant de portes d’entrée pour se faire un réseau, montrer ce dont on est capable et être prêt lorsque l’occasion d’un CDI se présente. C’est un milieu qui recrute beaucoup par le bouche-à-oreilles. Ainsi toutes les expériences sont bonnes à prendre, ne serait-ce que par ce qu’elles apportent de compétences nouvelles, forgeant notre polyvalence, et par les rencontres qu’elles permettent, développant toujours plus ce fameux réseau.
Vos missions au quotidien ? Une journée type ?
Le service production est différent dans chaque structure. Il dépend de la discipline et de l’organisation de la structure. En gros, il s’agit d’être un référent des productions. On va donc travailler à la coordination de tous les travaux nécessaires à la production : techniques, artistiques, budgétaires, juridiques… Il faut analyser chaque projet afin d’anticiper le calendrier à venir et prévoir toute la logistique appropriée. Rédaction de contrats (de cession de spectacle, de commande, de travail, de coproduction…), demandes d’autorisation, castings, négociations, suivi technique, suivi budgétaire, réservation de transports et d’hôtels… : tout cela figure parmi les tâches d’un service de production, en lien avec chacun des services et intervenants adéquats (RH, technique, régie, artistes, agents…), que l’on coordonne en fonction du projet.
Les compétences nécessaires ?
Il faut être rigoureux, organisé, capable de travailler dans le stress et dans l’urgence, diplomate (travail en équipe et de coordination des équipes). Il faut aussi avoir des capacités de gestionnaire ainsi que des capacités rédactionnelles, et enfin connaître le cadre juridique propre à son secteur.